Lancer une auto-entreprise et démarrer l’activité économique relève d’un véritable défi pour un entrepreneur. Une des difficultés qu’il peut rencontrer au cours de cette aventure est d’ordre financier. Il est nécessaire de disposer de suffisamment de trésoreries afin de faire des stocks de marchandises, d’acheter le matériel, d’acquérir les véhicules de transport ou d’aménager les locaux. Pour financer ces besoins, l’auto-entrepreneur peut solliciter l’aide de la banque afin d’obtenir un crédit professionnel.
Le crédit bancaire pour auto-entrepreneur : contextualisation
En l’espace de dix ans, le statut d’auto-entrepreneur a connu une embellie. Bien que les chiffres d’affaires générés par cette activité soient confortables, les banques continuent à être relativement frileuses à l’idée d’accorder un prêt à ces professionnels. Exigeant revenu récurrent, fiche de paie, statut de CDI et source de revenus uniques, leurs critères d’éligibilité restent totalement en décalage avec la réalité professionnelle des auto-entrepreneurs. Or, ces derniers ont besoin de financement pour le lancement ou le développement de leurs activités : besoins de trésorerie, achat de matériels, avance de fonds, etc. Pour garantir la bonne marche de son activité, l’auto-entrepreneur doit alors disposer d’une trésorerie importante. Souscrire à un crédit professionnel lui permettra de disposer des fonds nécessaires pour financer ces diverses dépenses. La tâche ne va pas être simple étant donné ce manque de confiance des banques à l’égard du statut d’auto-entrepreneur. Néanmoins, difficile ne veut pas dire impossible. Pour mettre toutes les chances de son côté, il va falloir présenter un dossier solide.
Comment obtenir un crédit professionnel en tant qu’auto-entrepreneur ?
Les auto-entrepreneurs sont considérés comme des profils risqués par les banques en raison de leurs revenus incertains qui peuvent finir par entraîner des défauts de paiement. Pour essayer de convaincre les banques et ainsi développer son activité professionnelle, il est vital de minutieusement préparer la demande.
La première étape consiste à réaliser un business plan détaillé. Dans ce document, l’entrepreneur présente son projet en s’appuyant sur une étude de marché ainsi que les prévisions de croissance. Inutile de faire un business plan trop alambiqué. Ce dernier doit être facilement compréhensible par tous, y compris les personnes néophytes. Il précise entre autres le type de biens et de services vendus, la stratégie commerciale de l’entreprise, les clients ciblés, la manière de surpasser la concurrence sur le marché, etc. Idéalement, le business plan doit contenir des informations objectives et des résultats de sondages pour être au plus près de la réalité. Il doit indiquer les charges prévisionnelles et les recettes pour prouver que l’entrepreneur sera réellement en mesure de rembourser son crédit.
Par ailleurs, il est vivement conseillé de fournir un apport personnel relativement élevé lors de la demande de prêt professionnel. Apporter cette contribution prouve la bonne gestion des finances du demandeur et surtout son implication dans le projet.
Afin de faire pencher la balance en sa faveur, il peut aussi s’appuyer sur un co-emprunteur comme un conjoint qui bénéficie d’un CDI. Souscrire à deux réduit les risques de non-paiement.
Enfin, il est important de toujours fournir le maximum de garanties telles que l’assurance-emprunteur, la caution, le nantissement ou la mise en gage.
Les différentes solutions de financement pour micro-entreprise
Si malgré toutes ses tentatives, l’auto-entrepreneur n’a pas réussi à obtenir un crédit professionnel, il existe d’autres solutions qui pourront l’aider, à commencer par le prêt d’honneur. Dédié aux micro-entrepreneurs, aux freelances et autres travailleurs indépendants, ce crédit est accordé à titre personnel et n’est assorti d’aucun intérêt ni garantie personnelle. Le montant octroyé dépend de l’organisme sollicité, des besoins financiers de l’entrepreneur et de la nature de son projet.
Le démarrage de l’activité peut également être financé par un microcrédit accessible uniquement pour un montant faible. Habituellement, la souscription à ce type d’offre s’effectue auprès de l’ADIE, mais il existe d’autres organismes qui peuvent en proposer.
Le prêt solitaire peut aussi être une solution comme une autre pour financer les besoins en fonds de roulement et les investissements. Il a l’avantage d’offrir des taux d’intérêt bas.